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Delires En Bulle
20 septembre 2006

La terrible histoire du...

...TUEUR AU COTON-TIGE


C’était le 24 octobre 1987, un jour de pluie morne et grisâtre. Les nuages sombres déchirant le teint pâlot du ciel roulaient au rythme du grondement de milliers de gouttelettes heurtant le sol, parfois une voiture, ajoutant ainsi de petites notes cristallines au concert aquatique venant aux oreilles de Raymond, Raymond Potiron. Travaillant pour un vieux restaurant miteux de banlieue. Personne dans l’établissement ne prêtait attention à lui, c’est vrai qu’un bonhomme trapu d’une centaine de kilos grognant en grattant un carrelage enseveli sous une crasse millénaire passe souvent inaperçu…

Enfin bon, comme d’habitude depuis 10 ans de boulot dans ce trou à rat il était sorti à 6heures du soir, avait prit un tiqué de Loto chez le buraliste, un tiqué perdant bien sûr. Puis s’en était allé vers son appartement tout aussi chiant à supporter que sa vie. Le gros Raymond passait de rue en rue à une vitesse peu commune. S’éclaboussant jusqu’aux oreilles en traversant une flaque d’eau boueuse ou voguait avec courage une flottille de boîtes de conserves rouillées ou recevant sur son chapeau élimé le contenu glacial d’une gouttière trouée…
Après avoir gambader sur une longue avenue bordée d’immeubles gris et sales, seulement agrémentés de lézardes profondes et parfois même de quelques fleurs fanées et brunes.

Après cette petite marche il bifurqua dans une ruelle étroite au sol de boue parsemés d’éclats de béton. Là se trouvait sa demeure, dans la cave inquiétante d’un HLM pourri. Comme chaque jour il marcha dans la crotte du chien du gamin d’en face, qui prenait bien soin de toujours faire déféquer son cabot ici, comme chaque jour il enleva sa godasse, l’essuya sur la poignée de porte de l’abominable auteur du crime avant de descendre en chaussette les escaliers craquelés menant à la cave.

Du bas lui parvint un murmure, muant peu à peu en un grondement sourd, ponctué de beuglements sinistres. En effet dans le huit-clos servant de palier à son humble demeure était couvert de sang, ce sang provenant lui-même d’une carcasse sanguinolente tripatouillée par des mains gantées. A bien y voir la carcasse n’avait plus de jambe, le seul souvenir de gambettes frétillantes était incarné en deux moignons bouffés par de voraces asticots. la scène était commentée par un type aux allures de catcheur engoncé dans un imperméable luisant d’eau de pluie et d’un frêle personnage, crâne chauve auréolé de cheveux blancs, lunettes larges comme le visage, chemise bleue clair et surcot vert pomme.

Le catcheur à l’imperméable tourna la tête vers notre brave Raymond et se présenta :
« -M’sieur , j’me présente, inspecteur Bertonflin et mon assistant, Morue…
-Bon…bonjour, répondit Raymond, terrifié par la scène d’horreur s’étalant à ses pieds sans chaussures…
-Le macabé s’appelle Marcel, 40 ans, travaillant au même endroit que vous mais habitant à 10kilomètres de là. Que dire de plus à part qu’il à été déchiré en deux par votre porte (fermée à clé, les jambes sont dedans) et transpercé par une centaine de coton-tiges… Vous connaissiez ? Des rivalités ?
-Beuuuh….
-Très bien, on vous emmène au poste »

Raymond suivit le baraqué sans mots dire, pressés par les gémissements exaspérés de Mr Morue, qui n’arrêtait pas de donner de petits coups de doigts dans le dos du suspect…

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